La vie des perroquets
Les perruches et perroquets sont des animaux qui malgré leur impégnation à l'Homme ont conservé les mêmes comportements que leurs congénères sauvages tant sur le versant mode de vie, que sur le versant alimentation en passant par le mode de communication et les instincts reproducteurs. Dès qu'on ne comble pas leurs besoins naturels, on s'expose à des altérations de la santé ou des troubles du comportement, c'est pourquoi, il est important de mettre en place les bonnes habitudes dès le début...
Les différents types d'élevage
Plusieurs méthodes d’élevage se distinguent par l’importance de l’imprégnation humaine des oisillons;
En effet, un caractère important de l’animal de compagnie est son adaptabilité à la présence humaine. L’adaptabilité implique une absence générale d’agression envers les humains et une tolérance à la contention.
D’ailleurs ce dernier élément permet de réduire le stress des animaux aux conditions de vie en captivité mais aussi lors des prises en charge vétérinaire tout en jouant un rôle essentiel dans le lien social avec le propriétaire.
L’adaptabilité dépend de facteurs génétiques mais aussi et surtout des expériences de l’individu; ainsi, elle peut être apprise par imitation des parents et par des manipulations néonatales plus ou moins fréquentes selon si l’oiseau est :
- élevé par ses parents (EPP) Il est parfaitement possible de laisser les parents élever les oisillons sans intervention humaine jusqu’au sevrage. Il s’agit de la méthode, évidemment, la plus naturelle, permettant une reconnaissance de l’appartenance à l’espèce et l’apprentissage des codes comportementaux et vocalisations des parents
- élevé à la main (EAM) L’élevage à la main est remis en question pour des raisons éthiques. Effectivement, depuis 2014 cette pratique a été interdite aux Pays-Bas et les oisillons doivent rester une durée déterminée minimum avec leurs parents. Un gris du Gabon par exemple devra rester avec ses parents minimum 103 jours alors qu’une amazone à front bleu restera 89 jours. L’élevage à la main peut être associé à un stress chronique et une altération de la réponse immunitaire (à médiation cellulaire) chez les oisillons. De plus cette méthode entraîne une mauvaise imprégnation du perroquet envers l’être humain qu’il associera parfois, même souvent, à un conspécifique et un potentiel partenaire sexuel. L’oisillon n’étant pas en contact avec des individus adultes de son espèces, il n’apprend pas les comportements normaux de son espèces. Ces deux précédents paramètres peuvent être à l’origine de troubles du comportement de l’oiseau à l’âge adulte. Les oisillons « élevés mains » naissent après ou incubation naturelle ou artificielle. Après l’éclosion naturelle, les oisillons sont incapables de se thermoréguler et doivent être transférés dans une couveuse à 37° où ils seront maintenus le plus souvent individuellement et parfois avec les autres oisillons de la couvée. Les deux premiers jours, les oisillons sont nourris toutes les deux heures pendant quelques minutes, avec une alimentation liquide spécialisée, à l’aide d’une seringue, d’une pipette ou d’une cuillère de nourrissage. Les nourrissages sont ensuite adaptés à la vitesse de vidange du jabot à 10 jours et espacés progressivement jusqu’au sevrage. La quantité administrée est calculée en fonction du poids de l’oisillon. Lorsque la fréquence de nourrissage diminue à deux fois par jour, il faut proposer de la nourriture solide telles que des légumes, des fruits, des graines, des noix diverses. Le sevrage intervient environ à 3 mois.
- manipulé au nid (MAN) Il est tout à fait possible, et c’est de plus en plus le cas, d’apprivoiser les oisillons en laissant les parents les élever en les manipulant régulièrement. En effet, il a été démontré que des manipulations quotidiennes entre le 10éme et le 57éme jour après éclosion permettaient d’obtenir des oisillons sociales et adaptables à l’Homme. Cette sociabilité et adaptabilité sont mesurées comme la volonté de l’oiseau à approcher l’entraîneur, à monter sur lui, l’absence d’agressivité envers lui, s’il se laisser toucher sur la tête, s’il accepte d’être porté, de prendre de la nourriture de sa main tout en s’appuyant sur sa fréquence respiratoire pour évaluer l’état de stress. Cette méthode d’élevage est efficace si les manipulations sont poursuivies après cette période. Contrairement à l’élevage à la main, la MAN demande peu de travail, moins de matériels et augmente la probabilité que les oiseaux développent un comportement sexuel normal. Toutefois, la plupart des espèces n’élevant qu’un ou deux oisillons à la fois, le nombre de perroquets élevés avec cette méthode est réduit et donc moins « rentable ». En revanche, si la manipulation au nid est moins stressante pour les oisillons, elle peut être mal vécue par les parents au risque de faire subir aux oisillons des attaques de la part des parents pouvant être fatales. Tous les couples reproducteurs ne sont donc pas éligibles à la manipulation au nid, il est envisageable d’utiliser une vitre en plexiglass pour séparer les parents des oisillons sans couper le contact visuel ce qui limite le risque.
Adapter l’habitat à chaque perroquet:
Il doit être au calme, exposé à la lumière du jour et au soleil tout en ayant des zones d’ombrage, exempt de courants d’air.
La cuisine est une pièce dangereuse pour un perroquet, elle est à proscrire du fait des variations de température, des odeurs et vapeurs toxiques des ustensiles de cuisine (particulièrement le téfal).
Je ne vais pas parler des cages qui évidemment ne sont pas adaptées aux oiseaux même si elles se vendent comme des petits pains.
La cage, si elle est utilisée, doit être la plus vaste possible afin que l’oiseau puisse exprimer ses comportements naturels notamment ouvrir ses ailes.
Parlons un peu des volières… pour les Psittacidés les dimensions minimales devraient être 5L x 2l x 1,80H.
L’exposition idéale est sud-est avec un pare vent naturel (haie, grand arbre, pente naturelle) ou artificiel (brise vue épais, canisses, plexiglas).
Le toit nécessite l’agencement d’un ombrage afin de fournir aux oiseaux un endroit à l’abri du soleil et où ils se sentent en sécurité.
Il est aussi important de penser aux rongeurs et aux renards en faisant une dalle bétonnée en légère pente (pour nettoyer aisément et facilité l’évacuation de l’eau) et en doublant le grillage avec une maille plus fine pour que les rats et souris ne viennent pas, attirés par les ravitaillements de nos amis.
Ma volière a un sol en terre, au delà du risque de parasitisme, externe comme interne, je suis embêtée par les rongeurs et un renard (peut-être même une famille entière) vient chaque nuit voir ce qu’il pourrait faire, j’ai donc dû placer des dalles béton tout autour pour lui rendre la tâche difficile.
Améliorez votre relation au travers de ses sens...
La tête est toujours plus grosse que le reste du corps, le cou est trapu et court.
Le bec, très mobile et particulièrement sensible, est composé de la mandibule supérieure fortement courbée vers le bas et crochue, et de la mandibule inférieure moins courbée vers le haut en forme de sabot. Cela leur vaut le surnom de "becs crochus".
À la base du bec, il y a la cire, peau plus épaisse, faisant la transition entre la kératine et la peau couverte de plumes.
Leur plumage est riche en couleurs vives et brillantes et leurs doigts sont positionnés pour optimiser leurs capacités à grimper dans les arbres et se déplacer dans leurs branches.
Leur vision est monoculaire, c'est-à-dire que chaque œil voit indépendamment de l'autre et leur champs de vision est très étendu.
N'oublions pas que, dans leurs régions d'origine, ils ont des prédateurs.
Attardons-nous sur....
Le Bec
Regardé avec beaucoup de suspicion lorsque l’on adopte un perroquet. C’est un tissu vivant, évoluant et s’accroissant au fil des mois et des années de vie du perroquet. Il peut se renouveler complètement en 6 mois seulement chez les grands perroquets. Sa croissance est donc régulière et l’animal la compense par l’utilisation de son arme pour l’user, soit par frottement entre la mandibule inférieure et la maxille, soit en manipulant (devrais-je dire bécquipulant!) des objets alimentaires solides ou des morceaux de bois. La mandibule croît plus rapidement que la maxille. C’est une sorte de troisième patte dont la sensorialité n’est plus à démontrer. Sur le plan anatomique et structurel, le bec est composé d’une maxille (partie supérieure du bec) articulée et mobile à la verticale, conférant au bec sa puissance et d’une mandibule inférieure encore plus mobile puisqu’elle se déplace à la verticale bien entendu mais aussi à l’horizontale. Sur le plan tissulaire, la ramphotèque ou étui corné est ce qui recouvre la structure osseuse des maxille et mandibule, elle est principalement composée de calcium, phosphore, cristaux d’hydroxyapatite et de kératine en abondance. La cire est le bourrelet cutané qui entoure les narines, recouverte de filoplumes chez de nombreux perroquets (amazone, gris du Gabon par exemple) ou de plumes de contour (chez le cacatoès). Elle peut être colorée et permettre, grâce au dimorphisme sexuel, de déterminer si l’oiseau est un mâle ou une femelle comme chez la perruche ondulée
La vue
L’oeil est un organe sensoriel majeur chez l’oiseau et c’est le sens le plus utilisé dans son quotidien, cela s’explique par le fait que l’oiseau est d’abord une proie. Les yeux sont placés de part et d’autre du crâne et confèrent à l’oiseau un large champ visuel divisé en trois zones (vision binoculaire, vision monoculaire et zone aveugle). Les études témoignent du fait que la conformation du champ visuel dépend du mode alimentaire du perroquet puisque les chercheurs se sont aperçus que les oiseaux qui cherchaient leur nourriture par le toucher avaient un champ visuel excluant le bec et que ceux qui s’appuyaient sur la vision dans leur quête alimentaire avaient une vision binoculaire centrée sur leur bec. Le globe oculaire assez volumineux proportionnellement à la tête, est, en lui même, peu mobile. Cette dernière faiblesse est largement compensée par l’étonnante mobilité du rachis cervical. La vision est monoculaire, c’est-à-dire que chaque oeil est indépendant de l’autre. Il existe une membrane nictitante (troisième paupière) souvent transparente et très prononcée qui permet la lubrification de la cornée et l’évacuation des particuliers étrangères géantes. C’est pour cette raison que les oiseaux clignent moins fréquemment des yeux que les humains. La rétine des perroquets leur octroie une excellente discrimination ainsi qu’une meilleure saturation des couleurs, bref, ils y voient nettement mieux que nous! Ils perçoivent quatre couleurs primaires (bleu +, vert, rouge + et les UV) et six couleurs secondaires (UV-bleu, UV-vert, UV-rouge, bleu-vert, bleu-rouge et vert-rouge). Le noir se décline en deux options pour l’oiseau, soit le noir « vrai » lorsqu’aucun de ses photorécepteurs ne sont activés soit la couleur « UV ». Il est important de se rappeler que, dans la nature, l’animal vit au rythme de la lumière car elle active les sécrétion de sérotonine et de mélatonine dans la glande pinéale; ces hormones interviennent dans la régulation du cycle nychtéméral (jour-nuit), dans le système endocrinien, dans la thermorégulation ainsi que dans la reproduction et la croissance.
L’ouïe
L’oreille de nos perroquets est pour le moins étrange, non par sa position sur le crâne, qui est en arrière et en dessous de l’œil, mais de par l’absence de pavillon externe. Le conduit auditif s’ouvre par un simple méat sous les plumes et est dirigé vers l’arrière et vers le bas (les oiseaux sont souvent en hauteur, le danger potentiel viendra par en dessous ou par derrière). Contrairement aux mammifères, le tympan est saillant, l’oreille interne possède un canal plus court permettant un tri des fréquences performant mais une moins bonne sensibilité aux tonalités hautes et basses, et ne contient qu’un seul osselet appelé la coulemelle pour transmettre les vibrations au tympan. Il existe aussi un canal qui relie l’oreille au pharynx.
Le toucher
La langue est l’organe principal de ce sens, très musclée, elle permet au perroquet de manipuler les objets et guider les aliments entre ses deux mandibules. Regardez les décortiquer en deux temps trois mouvements leurs graines de tournesol (à limiter chez beaucoup d’espèces)! La langue est aussi un moyen d’explorer les matières, les textures. Les pattes sont courtes et trapues, très mobiles pour assurer une bonne saisie des objets et des aliments. Elles sont recouvertes d’écailles réticulées rappelant leurs lointains ancêtres, les reptiles, dont le rôle est de protéger la peau des traumatismes. Les doigts zygodactyles sont idéalement adapter pour sauter et grimper dans les branchages. Les doigts sont dotés d’une griffe kératinisée comme un ongle
L'alimentation
Les besoins alimentaires d’un perroquet varient tout au long de sa vie en fonction de son espèce, de son âge, de son activité quotidienne, s’il est reproducteur, en période de nidification, de mue, en fonction aussi de son état de stress, en fonction de son milieu de vie et encore de son métabolisme qui lui est propre.
Je peux vous dire que le métabolisme du perroquet est élevé et demande un grand apport énergétique du fait de sa température corporelle élevée (40-42°) et de sa musculature conséquente pour pouvoir voler. Les besoins énergétiques ne dépendent pas seulement du poids de l’oiseau mais aussi de sa surface corporelle et la quantités d’aliments ingérée quotidiennement doit représenter 10 à 15% du poids corporel.
Maintenant, il est impératif d’adapter l’apport énergétique de votre perroquet en tenant compte de son activité physique car le vol augmente considérablement les besoins, de la température de l’habitat car la thermorégulation (+20% en hiver), de la taille de l’oiseau car paradoxalement plus il est petit et plus ses besoins sont élevés et enfin de l’activité reproductrice si cela se pose.
Une journée dans la gamelle d'Aloha et Pinto (gris du Gabon ) :
06h30
graines germées
tournesol, carthame, chanvre, lin et graines de courge
changement d'eau
07h30
légumes fraîchement coupés (variation sur trois jours)
carotte, patate douce, potimarron
poivron, brocolis, céleri
fenouil, chou rouge, radis
artichaut, endive, épinard
11h ou 16h
j'adapte selon la saison, la chaleur et leur appétit
* recharge des jeux de foraging *
noix de grenoble, de macadamia, de pécan, de cajou, du Brésil, des amandes, des noisettes
18h00
graines germées
sésame, plantain, chardon marie, millet, cardi, sarrasin, alpiste
Pour des conseils alimentaires personnalisés à votre espèce
Forfait horaire 40 euros
Propriété intellectuelle
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